Hors champ by William Bayer

Hors champ by William Bayer

Auteur:William Bayer [Bayer, William]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier, Littérature Américaine, Rivages/Noir, Primé, Fait maison, Perso, Photographie
Éditeur: Rivages/Noir
Publié: 1988-12-31T23:00:00+00:00


3

Si vos photos ne sont pas assez bonnes, c’est parce que vous n’êtes pas assez près. Il faut faire partie de l’événement.

Robert Capa

Le lendemain matin, à l’aéroport de La Guardia, j’appelai Sal Scotto depuis une cabine téléphonique.

— Où étiez-vous passé ? me demanda-t-il. On a essayé de vous joindre.

— J’ai eu vos messages. Mais je n’étais pas à New York.

— Il faut qu’on parle.

— C’est pour ça que je vous appelle. Je suis à l’aéroport, je m’apprête à repartir.

Il hésita.

— Ça n’est pas le moment de partir, monsieur Barnett. Dave et moi, on a besoin d’éclaircissements sur un certain nombre de points.

— Quoi, par exemple ?

— Ce type qui fait office de concierge, dans l’immeuble de Mlle Devereux… nous sommes allés le voir. Il y a deux ou trois choses qui ne collent pas.

— Laissez tomber.

— Comment ça, « laissez tomber » ? C’est vous qui nous avez mis sur sa piste.

— Je me suis trompé. Il n’y est pour rien.

— Et comment le savez-vous ? Écoutez, monsieur Barnett, si vous savez quelque chose je vous conseille de me le dire tout de suite. Je me suis mis dans une situation délicate pour vous, mais ça ne veut pas dire que vous pouvez me mener en bateau.

— Vous ne vous êtes pas mis dans une situation délicate pour moi, monsieur Scotto. Ma vie était en danger, je vous ai demandé une protection et vous avez refusé.

— Une protection ! Ça existe que dans les films, mon vieux ! Moi, j’ai fait tout ce que j’ai pu.

— C’est pas grave. Laissez tomber. Si j’ai quelque chose à vous dire, je vous le dirai, soyez sans crainte. En attendant, saluez de ma part votre charmant collègue. Au revoir, monsieur Scotto.

— Hé ! Ne raccrochez pas…

New York-Miami : le vol dure trois heures. On peut se rendre à Miami sans inconvénient aucun entre décembre et mars, et même entre octobre et mai si l’on n’est pas trop sujet à la transpiration et si l’on supporte de ne pas marcher à toute allure.

Mais moi j’ai effectué ce voyage le dernier jour du mois d’août. Tous les autochtones vous diront que c’est le jour le plus chaud de l’année. Et je suis arrivé à midi. Je dois avouer en outre que je n’avais pas jusque-là vécu de façon irréprochable : je méritais certainement un petit séjour au purgatoire pour tous mes péchés. Eh bien je dois dire que ce jour-là, j’ai découvert ce que peut être la fournaise de l’enfer.

Au début, pourtant, ça ne semblait pas si terrible. J’ai quitté mon avion à air conditionné pour un énorme aéroport pourvu de l’air conditionné, plein de gens très gais qui pour la plupart parlaient espagnol. De là j’ai pris un minibus à air conditionné pour me rendre sur le parking de la société de location de voitures, où j’ai pris possession d’une voiture dotée de l’air conditionné.

Mais je me souviendrai toute ma vie des brefs moments où je suis sorti à l’air libre entre ces différentes opérations.



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